Le conflit israélo-palestinien

Le conflit israélo-palestinien fait référence au conflit qui oppose les Israéliens et les Palestiniens au Proche-Orient depuis 1948 mais qui commença en 1920 quand les nationalistes juifs et arabes commencèrent à s'affronter en Palestine mandataire. Le conflit est à caractère principalement nationaliste mais inclut également une dimension religieuse importante entre les Israéliens, principalement juifs, et les arabes palestiniens à majorité musulmane. Il a provoqué à ce jour près de 100 000 victimes lors de 10 conflits d'envergure, d'opérations militaires ou armées, de massacres, d'attentats et d'assassinats. Le conflit est également à l'origine de l'exode de 700 000 Palestiniens (fuyant ou expulsés de Palestine en 1948, cf. l'article Exode palestinien de 1948), et de 800 000 Juifs. A ces chiffres s'ajoutent l'exode de 300 000 Palestiniens en 1967. Ces mouvements de populations ont débouché sur la problématique des réfugiés palestiniens qui sont près de 4 000 000 aujourd'hui.




ISRAEL-PALESTINE 60 ans de Violence 1/5



Initialement géré par les Britanniques, qui contrôlaient la Palestine dans le cadre d'un mandat de la SDN, le dossier a été transmis à l'ONU en 1947. Celle-ci a alors voté le Plan de Partage de la Palestine, ce qui a encore amplifié le conflit en le généralisant au monde arabe et de par les conséquences directes de la guerre qui suivit pour la nation palestinienne. Depuis, le conflit a fait l'objet de près d'une centaine de résolutions du Conseil de Sécurité et de l'Assemblée générale ainsi que de plusieurs tentatives de négociations et de conférence de Paix.

1920-48: mandat britannique de la Palestine

Les premières émeutes anti-juives se produisent en mars-avril 1920 à Jérusalem puis en mai 1921 à Jaffa et contre des établissements agricoles.Ces émeutes font plus de 50 morts et sont attribuées par la commission Haycraft nommée par les Britanniques à la colère arabe contre l'immigration juive. Cela débouche sur la publication du premier Livre blanc, dit le livre blanc Churchill, visant à rassurer les Arabes, en limitant l'immigration juive. Mais ces émeutes débouchent aussi sur la création des unités de défense juive, la Haganah à partir des unités de l'organisation Hashomer.


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La situation s'aggrave brutalement en 1929 avec de violentes émeutes antijuives à Hébron, Jérusalem et Safed, qui font près de cent-cinquante victimes juives et de quatre-vingt dix victimes. Pour la première fois depuis les Croisés, les Juifs sont obligés d'abandonner Hébron, leur seconde ville sainte. De nouveau, les Anglais nomment une commission d'enquête qui tend à dédouaner le grand mufti de Jérusalem de ses responsabilités et qui aboutit à un second livre blanc restreignant les acquisitions foncières et l'immigration juive. Chaïm Weizmann obtient dès 1931 la quasi-annulation de ce livre blanc, ce qui va entraîner la confrontation directe des Arabes et des Anglais.


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Grande Révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire

Après une période de violents affrontements anglo-arabes, de 1933 à 1936, les Arabes constituent le 25 octobre 1936 le Haut Comité arabe, sous la direction du grand mufti de Jérusalem, Amin al-Husseini. Les Anglais répondent militairement en augmentant le nombre de policiers juifs et politiquement par une nouvelle commission d'enquête, sous la direction de Lord William Peel, qui propose un premier partage de la Palestine : une région juive (la Galilée et partie de la plaine côtière), une région arabe (Judée-Samarie et Négev) et une région sous contrôle britannique (Jérusalem). Les Juifs refusent le plan en espérant l'améliorer. Le Haut Comité arabe le rejette totalement, mais l'émir Abdallah de Transjordanie l'accepte. Après l'assassinat du commissaire régional britannique en Galilée, la répression anti-arabe par les Anglais est très dure (plus de 5 000 morts), le Haut Comité arabe dissous et Amin al-Husseini exilé.

De Auschwitz à Jérusalem



























Devant les menaces de guerre avec l'Allemagne, les Anglais veulent éviter que les Arabes ne rejoignent les forces de l'Axe et publient en mai 1939 un troisième Livre blanc qui réduit drastiquement l'immigration juive en Palestine (10 000 visas par an pendant 5 ans et 25 000 visas de réfugiés et, de fait, seuls 15 000 immigrants arrivent en Palestine de 1939 à 1945), qui interdit la vente de terre aux Juifs sur 80% du territoire et qui promet la création d'un état palestinien indépendant dans les 10 ans. Aussi, à la déclaration de guerre, Ben Gourion peut-il déclarer : « Nous ferons la guerre comme s'il n'y avait pas de Livre Blanc, et nous combattrons le Livre Blanc comme si la guerre n'existait pas ». De leur côté, les Arabes acceptent les termes de ce livre blanc, même si le Grand Mufti de Jérusalem demande l'indépendance immédiate de la Palestine.

Malgré les souhaits d'une commission d'enquête anglo-américaine d'accorder 100 000 visas pour la Palestine pour résoudre le problème des réfugiés, les Anglais interdisent toute immigration légale et la Haganah se consacre à favoriser l'immigration clandestine et 70 000 illégaux peuvent rejoindre, depuis l'Europe, la Palestine. L'affaire de l'Exodus 1947, où 4500 réfugiés se voient contraints de retourner en Allemagne, bouleverse ainsi l'opinion mondiale.

Le plan de partage de l'ONU

La Grande-Bretagne confie alors le dossier à l'Organisation des Nations Unies qui, avec le soutien des États-Unis et de l'Union soviétique et malgré l'opposition de tous les pays arabes, votent le plan de partage de la Palestine, le 30 novembre 1947, ce qui provoque des manifestations de joie de la part des Juifs et de colère de la part des Arabes de Palestine. Ce plan de partage divise la Palestine en trois secteurs, l'un arabe, l'autre juif et le troisième, la ville de Jérusalem, international. Le 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'état d'Israël, immédiatement attaqué par les états arabes voisins.

CHRONOLOGIE : 1948 - 2009

1948-1949 : Indépendance d'Israël

Le premier conflit israélo-arabe dure jusqu'en 1949 et marque, après plusieurs trêves avortées, la victoire d'Israël. L'Etat israélien repousse les frontières dessinées par les Nations unies et gagne un tiers de son territoire. L'Etat arabe de Palestine est mort-né, la plupart de ses habitants deviennent des réfugiés. Israël occupe la partie ouest de Jérusalem, désormais capitale. La Cisjordanie, dont Jérusalem-Est reste sous tutelle jordanienne, et Gaza passe sous tutelle égyptienne. Israël subit de lourdes pertes pendant ce conflit (environ 1% de sa population totale). Le 11 mai, l'Etat d'Israël, reconnu internationalement, devient membre de l'ONU.

1950 : L'Egypte prend le contrôle de Gaza
L'Etat d'Israël adopte la loi du retour qui octroie la nationalité israélienne à tout immigrant juif. Sa population double entre 1948 et 1951. L'Etat arabe de Palestine, lui, a disparu, et son peuple est dispersé dans les Etats arabes voisins, le territoire d'Israël et les camps de réfugiés. Le 24 avril, la Cisjordanie est annexée par la Transjordanie et l'Egypte assure son contrôle sur Gaza. 

1956 Crise de Suez
Dans un monde arabe en ébulition, l'Egyptien Nasser nationalise le canal de Suez, alors franco-britannique le 26 juillet. Cette action assoit a popularité d'un président désireux de renforcer l'union des pays arabes.
Israël, la France et la Grande-Bretagne ripostent en octobre mais sont contraints au repli par une pression conjointe de l'URSS et des Etats-Unis.

1959 : Création du Fatah

Yasser Arafat, et d'autres réfugiés créent le Fatah. Cette organisation, mouvement de libération de la Palestine, prône la lutte armée et défend l'action du peuple palestinien. Il souhaite se détacher des pays arabes, moins enclins à des actions concrètes. Le Fatah mène sa première opération militaire contre Israël en 1965.


1964 : Création de l'OLP

Le premier sommet des chefs d'Etat arabes se tient au Caire du 13 au 17 janvier. Il marque l'espoir d'une unité arabe et pose les bases d'une entité palestinienne. Le premier Congrès national palestinien s'ouvre quelques mois plus tard, le 29 mai à Jérusalem. Il vote la création de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), dont Yasser Arafat, préside le comité exécutif 5 ans plus tard, en février 1969. L'OLP, récusant le partage de 1947, ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.






1967 : Guerre des Six Jours

Guerre des Six Jours. « Réunification » de Jérusalem. Après des semaines de tension et de provocations initiées par la Syrie et l'Egypte, Israël lance le 5 juin une attaque aérienne qui détruit les aviations de ces deux pays. Israël conquiert alors le Sinaï, la Cisjordanie, Gaza, Jérusalem-Est et le Golan syrien. Dès l'été, la colonisation de ces territoires commence. Cette guerre entraîne l'exil de 200 000 nouveaux réfugiés. Le 22 novembre, en réponse à cette guerre éclair, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la résolution 242. Selon elle, la paix au Proche-Orient passe par : " le retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés pendant le récent conflit, le respect et la reconnaissance de la souveraineté de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque Etat de la région, et leur droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues.

Documentaire : la guerre des Six Jours (52 min)


1969 : Guerre de Suez

Début de la guerre d'usure le long du canal de Suez. Yasser Arafat devient le leader de l'OLP.

1970 :  Affrontement entre la Jordanie et l'OLP

Le royaume jordanien voit d'un mauvais œil le pouvoir grandissant de l'OLP sur son territoire. Les actions de l'armée jordanienne font des milliers de morts palestiniens, notamment dans le camp de réfugiés de Djebel-Wahadate. Les ripostes terroristes se multiplient au cours d'un septembre noir. Un cessez-le-feu est conclu au Caire par Nasser. L'OLP, écrasée, trouve refuge à Beyrouth alors que des milliers de Palestiniens prennent le chemin du Liban sud.

1972 : Munich

4 septembre : Onze athlètes israéliens sont assassinés aux Jeux Olympiques de Munich. Les jeux ne s'arrêtent pas pour autant.  Voir cet article.

1973 : Guerre du Kippour

Les troupes égyptiennes et syriennes attaquent Israël le 6 octobre, lors de la fête du Yom Kippour ou "jour du pardon". Leur objectif : reconquérir les territoires occupés. Le cessez-le-feu du 24 octobre consacre la victoire de l'armée israélienne, d'abord ébranlée par une guerre qu'elle n'a pas vu venir. La résolution 338 réaffirme la nécessité d'une "paix juste et durable au Moyen-Orient". L'OLP est reconnue comme seule représentante du peuple palestinien lors du sommet arabe d'Alger qui se tient du 26 au 28 novembre. L'attitude de la Jordanie témoigne, après l'attaque conjointe de l'Egypte et de la Syrie, d'une désolidarisation progressive des pays arabes.



1974 : Entrée de l'OLP à l'ONU en tant qu'observateur

" Je suis venu avec une branche d'olivier et une arme à feu… Ne laissez pas la branche d'olivier tomber de ma main ". C'est par ces mots que Yasser Arafat, conclut son célèbre discours du 13 novembre à l'ONU.  Il obtient des Nations unies le droit des Palestiniens à l'indépendance et à l'autodétermination et pour l'OLP, le statut d'observateur.

1976 : Opération Entebbe

26 juin - 4 juillet : opération Entebbe. 47 otages juifs et israéliens, capturés par un commando terroriste germano-palestinien à bord d'un avion et fait prisonniers en Ouganda, sont délivrés par un raid de l'Armée de l'Air israélienne.


1977 : Arrivée de la droite israélienne au pouvoir

La gauche israélienne sort affaiblie de sa mauvaise gestion de la guerre du Kippour. La droite arrive pour la première fois au pouvoir. Son leader, Menahem Begin est Premier ministre.  Le 19 novembre à la Knesset (parlement israélien), le président égyptien Anouar Al-Sadate, exhorte Israël à échanger les territoires contre la paix. Cette avancée historique préfigure les accords de Camp David.

1978 : Accords de Camp David 
Après des années de guerre, l'Egypte change de stratégie et se rapproche d'Israël. Le 17 septembre 1978, le président des Etats-Unis, Jimmy Carter, signe avec Anouar El Sadate et Menahem Begin  deux accords-cadres. Le premier autorise la récupération par l'Egypte du Sinaï, effective en 1982, l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays et la reconnaissance d'un droit légitime des Palestiniens. Un deuxième accord prévoit un régime d'autonomie substantielle en Cisjordanie et à Gaza : il n'a jamais été appliqué.

1981 : Israël annexe le Golan
Les Palestiniens, lâchés par l’Egypte, continuent leur guérilla à partir du Liban sud. Dans un monde arabe désuni, Sadate est assassiné le 6 octobre 1981 par un islamiste. Le 14 décembre de cette année, Israël annexe le Golan conquis de facto en 1967.

1982 : Massacres de Sabra et Chatila



Israël envahit le Liban le 6 juin. Menahem Begin et Ariel Sharon  lancent « Tsahal »  à l’attaque de l’OLP.
L’armée assiège Beyrouth puis entre dans Beyrouth-Ouest, obligeant l’OLP à se réfugier à Tunis en août.
A peine élu, le président libanais Béchir Gemayel est assassiné dans un pays miné par les guerres intestines. Les milices libanaises chrétiennes entrent en force dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila et y massacrent des centaines de civils. Témoin des événements, l’armée israélienne n’intervient pas, provoquant ainsi la colère de 300 000 citoyens israéliens qui manifestent leur indignation à Tel-Aviv.

1983 : Accords de paix libano-israélien
Israël envahit le Liban le 6 juin. Menahem Begin et Ariel Sharon  lancent « Tsahal »  à l’attaque de l’OLP. L’armée assiège Beyrouth puis entre dans Beyrouth-Ouest, obligeant l’OLP à se réfugier à Tunis en août. A peine élu, le président libanais Béchir Gemayel est assassiné dans un pays miné par les guerres intestines. Les milices libanaises chrétiennes entrent en force dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila et y massacrent des centaines de civils. Témoin des événements, l’armée israélienne n’intervient pas, provoquant ainsi la colère de 300 000 citoyens israéliens qui manifestent leur indignation à Tel-Aviv.




1985 : Retrait d'Israël du Liban
« Tsahal » se retire définitivement du Liban en juin, mais conserve le contrôle de la bande frontalière sud. En effet, les groupes armés présents au Liban sud, le Hezbollah notamment, attaquent le nord d’Israël.
L’armée israélienne maintient une pression sur l’OLP. Le 1er octobre 1985, elle procède au bombardement aérien du quartier général de Tunis qui se solde par 70 morts.


1987 : Début de l'Intifada

Les Palestiniens déclenchent la première Intifada ou « guerre des pierres », en réponse à l'occupation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ce conflit prendra fin avec les accords d'Oslo signés à Washington le 13 septembre 1993 par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat. Ces accords prévoient la création d'une Autorité palestinienne et une reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël.



1988 : Ouverture du dialogue entre Washington et l'OLP

Lors du dix-neuvième Conseil national palestinien (CNP), l’OLP reconnaît les résolutions 181, 242, 338 et proclame l’Etat palestinien. Ce conseil intervient après l’assassinat d’Abou Jihad, numéro deux de l’organisation. Yasser Arafat  dans son discours du 13 décembre prononcé devant l’Assemblée générale des Nations unies, reprend les déclarations du CNP et réaffirme sa condamnation du terrorisme sous toutes ses formes. Cette position de conciliation pousse Washington à accepter l’ouverture d’un "dialogue substantiel" avec l’organisation palestinienne.

1991 : Première Guerre du Golfe

Après l’invasion de l’émirat du Koweit par les forces irakiennes le 2 août, la résolution 660 du Conseil de sécurité de l’ONU exige « le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces irakiennes ».  Fer de lance de la coalition, les Etats-Unis enrôlent la plupart des grands pays arabes, l’Egypte et la Syrie notamment, auxquels George Bush a promis une implication dans la résolution du conflit israélo-palestinien.  Les alliés écrasent l’armée irakienne de Saddam Hussein que seule l’OLP a soutenu.  L’Irak lance des missiles sur Israël pour l’impliquer et ainsi généraliser le conflit.  Israël ne riposte pas.

1992 : Arrivée d'Itzhak Rabin au pouvoir

Le 23 juin, Itzhak Rabin et les travaillistes  remportent les élections législatives.  Le gouvernement israélien envisage un "retrait limité" du Golan en échange d’une "paix totale avec la Syrie". Malgré une pression conjointe des Etats-Unis et de la France, des incidents répétés entre le Hamas et Israël menacent l’évolution du processus de paix.


1993 : Accords d'Oslo

En marge des réunions officielles, débutent en janvier les négociations secrètes d’Oslo entre Israéliens et Palestiniens. Une "Déclaration de principe sur les arrangements intérimaires d’autonomie " est adoptée. Elle conduit en septembre à la reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP.
Après une poignée de main historique entre Itzhak Rabin et Yasser Arafat, Israël et l’OLP signent le 13 septembre à Washington la déclaration de principe d’Oslo. Elle prévoit une période d’autonomie de cinq ans en Cisjordanie et à Gaza et l’administration de territoires par une autorité palestinienne.
Toutefois, les sujets les plus critiques (les frontières, le statut de Jérusalem, les réfugiés et surtout les colonies) ne rentrent pas dans la déclaration. Ces accords provoquent la radicalisation des extrémistes des deux camps.

1994 : Accords de Gaza-Jéricho

Malgré de nouveaux attentats et notamment le massacre du caveau des patriarches commis à Hébron par un colon israélien, le processus de paix avance. Arafat  et Rabin signent l’Accord de Paris sur les questions économiques puis en mai l’accord d’autonomie Gaza-Jéricho du Caire. Après l’arrivée triomphale de Yasser Arafat à Gaza et l’installation de l’Autorité palestinienne à Gaza et Jéricho, Yasser Arafat, Shimon Peres et Itzhak Rabin reçoivent le prix Nobel de la paix.  Le processus de réconciliation s’étend aux pays arabes et le 26 octobre, la Jordanie et Israël signent un traité de paix. 25 février : 29 fidèles musulmans qui prient au Caveau des Patriarches à Hebron, sont assassinés par le Dr Baroukh Goldstein. 12 décembre : Yitzhak Rabin, Shimon Peres et Yasser Arafat reçoivent le prix Nobel de la paix.

1995 : Accords d'Oslo 2

L’avancée du processus de paix reste hésitante. Les premiers délais instaurés par la déclaration d’Oslo ne sont pas tenus - Hébron n’est pas évacuée, le retrait par l’armée israélienne de Gaza et Jéricho intervient cinq mois après la date prévue - et les attentats perpétrés par le Hamas se multiplient.
Toutefois, les accords d’Oslo 2 sur l’extension de l’autonomie de la Palestine sont signés à Washington, en présence des présidents Clinton et Moubarak (Egypte) ainsi que du roi Hussein de Jordanie.
Dans un climat de méfiance, le Premier ministre Itzhak Rabin est assassiné le 4 novembre par un étudiant israélien d’extrême droite. Il est remplacé par Shimon Peres.

1996 : Yasser Arafat président de l'Autorité palestinienne

Les désillusions succèdent aux avancées. Les attentats du Hamas font plus de 100 morts israéliens alors que Shimon Peres autorise l’opération militaire "Raisins de la colère" contre le Liban, provoquant la mort de 98 civils dans le camp de Cana. Réuni pour la première fois en Palestine, à Gaza, le Conseil national palestinien, (CNP) présidé par Yasser Arafat élimine de sa charte tous les éléments remettant en cause l’existence de l’Etat d’Israël. La droite israélienne réclame une ratification supplémentaire par les instances palestiniennes. La même année, Benyamin Netanyahu prend la tête d’un gouvernement coalisant la droite, l’extrême droite et les religieux. Il entérine le plan du Grand Jérusalem, capitale réunifiée de l’Etat d’Israël, et autorise l’ouverture d’un tunnel en contrebas de l’esplanade des Mosquées. Ces décisions provoquent une vague de protestations dans les territoires palestiniens, durement réprimées par l’armée israélienne.

1997 : Protocole d'accord dans la ville d'Hébron

Le 15 janvier est signé le protocole d’accord sur le redéploiement dans la ville d’Hébron et sur le transfert de certains pouvoirs à l’Autorité palestinienne. Cet accord doit prendre effet dans les 10 jours qui suivent la signature. Pourtant, les points de tension subsistent. Le gouvernement israélien accepte notamment l’installation d’une colonie juive dans la partie arabe occupée de Jérusalem. Le Cheikh Ahmed Yassine chef spirituel du Hamas , libéré par Israël lors d’un échange de prisonniers, est accueilli en héros à Gaza.





1999 : L'accord de Charm el-Cheikh
L’OLP accepte en mai de reporter la proclamation de l’Etat palestinien indépendant, pourtant prévu dans les accords d’Oslo. Yasser Arafat  et Ehoud Barak , nouvellement élu à la tête d’un gouvernement travailliste  signent en septembre l’accord de Charm el-Cheikh. Il redéfinit le calendrier d’application des accords de Wye River (1998) pour le retrait supplémentaire de l’armée israélienne, l’ouverture d’une zone de passage entre la bande de Gaza et la Cisjordanie et de nouvelles libérations de prisonniers.  Les questions primordiales restées en suspens doivent être conclues au plus tard le 13 septembre 2000.

2000 : Échec de Camp David et début de la 2ème Intifada

Après 5 mémorandums rédigés entre 1994 et 1999 débouchant sur la création d’un Etat palestinien et trois statuts pour les zones palestiniennes, la confiance mutuelle semble érodée. C’est dans ce contexte qu’échoue en juillet le sommet de Camp David. Insuffisamment préparé, il se termine sur une proclamation d’intentions.  Les sujets cruciaux (statut final de Jérusalem, tracé des frontières, sort des réfugiés palestiniens, problème de l’eau) ne trouvent aucune solution.  Ariel Sharon  alors chef du Likoud , se rend sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. Cette visite déclenche de violents affrontements qui gagnent rapidement la Cisjordanie et la bande de Gaza. C’est le début de la seconde Intifada. Les nouveaux accords de Charm el-Cheikh n’apportent aucune avancée significative.

2002 : Plus de violence de qu'espoir

14 avril : suite à la multiplication des attentats, le gouvernement  d'Israël décide de construire une barrière anti-terroriste à l'intérieur de la Ligne de Séparation, et émet une directive en vue de « commencer immédiatement la construction d'une clôture dans la région de 'Anin… le secteur de Tulkarem et le secteur de Jérusalem ». 14 août : approbation par Israël du tracé du Mur, resté secret. Il sera composé en grande partie de barrières électroniques.

2003 : L'initiative de Genève

En 2003, l'intifada continue. En février, l’Autorité palestinienne approuve la « feuille de route » et Israël la ratifie au mois de mai. Mais au cours de l’été, les attentats n’ont pas cessé. La feuille de route n'est pas appliquée et les Israéliens exigent le départ de Yasser Arafat. En novembre, alors que les négociations diplomatiques officielles entre Israël et l’Autorité palestinienne sont au point mort, une initiative de paix non officielle est menée à Genève par une partie des négociateurs de Taba en 2001 : les Israéliens Yossi Beilin, Ammon Shahak et Daniel Levy et les Palestiniens Yasser Abd Rabbo et Ghaith al-Omari. Ils aboutissent à un accord exemplaire, qui pourrait, s'il était mis en pratique, permettre enfin la fin du conflit et une paix durable. Tous les sujets y sont abordés : le partage des territoires, le statut de Jérusalem, les réfugiés palestiniens. Une lettre de soutien à l'accord est signée par 58 personnalités dont Mikhail Gorbatchev, Boutros Boutros-Ghali et Jacques Delors. Cet accord est la preuve qu'une solution peut être trouvée, mais il est refusé par les autorités officielles israéliennes et palestiniennes.

2004 : Plan de désengagement et mort d'Arafat

Après 3 années d'Intifada, Ariel Sharon décide de séparer Israël et les Palestiniens. Pour cela, il annonce un plan de démantèlement des colonies israéliennes établies dans la bande de Gaza et de 4 colonies de Cisjordanie. Ce plan devrait permettre d'améliorer la sécurité d'Israël et mettre fin au conflit israélo-palestinien, en respectant les lois internationales et sans négociations politiques.  Pour Ariel Sharon, ce retrait unilatéral est un gage de bonne volonté vis-à-vis des Palestiniens et de l'opinion publique internationale. Il espère qu'en retour Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne fassent à leur tour un geste en luttant réellement contre le terrorisme. Le Likoud, parti d'Ariel Sharon, organise un référendum interne le 2 mai 2004 et rejette le plan de désengagement à 65 % des votants. A la suite de ce vote, Ariel Sharon effectue quelques modifications du plan et le 6 juin 2004, le gouvernement israélien l'approuve. Le 11 novembre 2004 Yasser Arafat meurt de maladie. Sa mort ne change rien à l'Intifada palestinienne ni au plan de désengagement israélien.


2005 : Le désengagement de la bande de Gaza

Les premiers mois de l'année sont consacrés à l'élaboration détaillée du plan de désengagement unilatéral de Gaza et à mettre en place des solutions de relogement des colons israéliens qui seront évacués. Le pays est profondément partagé entre une moitié des Israéliens qui soutient le plan, espérant qu'il amènera la paix et l'autre moitié, notamment les religieux, qui s'y opposent ne pouvant se résoudre à abandonner des terres qu'ils perçoivent comme sacrées et ne croyant pas que ce "sacrifice" amènera la paix. Malgré cette forte opposition, Ariel Sharon applique le plan et en août 2005, les colons qui n'ont pas quitté Gaza de leur plein gré sont expulsés de force par l'armée israélienne. Les installations militaires sont également évacuées et le 12 septembre 2005, le désengagement total de Gaza est terminé. Le 25 novembre 2005, la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de Rafah.





2006 : Le chaos à Gaza - Guerre du Liban

A la suite du désengagement, la situation des palestiniens à Gaza, loin de s'améliorer a empiré. Israël ayant quitté les lieux, une lutte de pouvoir intense a éclaté entre le Hamas et l'Autorité palestinienne. Le 26 janvier 2006, le Hamas remporte les élections législatives palestiniennes face au Fatah. Les subventions internationales sont arrêtées car le Hamas est reconnu comme une organisation terroriste. La situation économique se dégrade rapidement et les fonctionnaires ne sont plus payés. Entre le Premier Ministre, Ismaïl Haniyeh, du Hamas et Mahmoud Abbas, le Président l'Autorité palestinienne les relations sont tendues à l'extrême et leurs organisations respectives - le Hamas et le Fatah -  se livrent une guerre inter-palestinienne faisant de nombreuses victimes. Le Hamas s'attaque également aux Israéliens en tirant des missiles depuis Gaza, ce qui justifie des représailles israéliennes. Des prisonniers politiques palestiniens rédigent une proposition de paix fondée sur la reconnaissance mutuelle des deux états. Cette proposition n'est pas discutée, car juste après débute la guerre du Liban. Le 12 juillet 2006, le Hezbollah, organisation reconnue comme terroriste, basée dans le sud du Liban, attaque une patrouille israélienne, tue plusieurs soldats et en enlève deux.

L'armée israélienne riposte en déclenchant une guerre totale contre le Hezbollah. Cette guerre, mal préparée, est un échec. Les soldats israéliens ne sont pas libérés. Le sud Liban est détruit et de nombreux civils libanais sont tués. Le Hezbollah subit de lourdes pertes, mais son leader, Hassan Nasrallah, n'est pas pris. Il devient même un héros populaire car il a tenu tête à l'armée israélienne pendant plusieurs semaines. Pendant que tous les regards étaient tournés vers le Liban, l'armée israélienne continuait de s'abattre aussi sur Gaza.

2008-2009 : Opération "Plomb durci"

Le 5 novembre 2008, après 5 mois de trêve partielle, Israël procède à un raid contre un tunnel du Hamas qui entraîne des échanges de feu et la mort de 6 membres du Hamas. Le 18 décembre, le Hamas annonce la non-reconduction de cette trêve. Les tirs de roquettes vers Israël reprennent.À partir du 27 décembre,  l'aviation israélienne bombarde les infrastructures du Hamas à Gaza : c'est le début de l'opération "Plomb durci."  Le 3 janvier 2009, l'opération "Plomb durci" connaît une nouvelle phase quand les Israéliens envoient des troupes dans la bande de Gaza. L'opération fait selon les sources palestiniennes plus de 1 300 morts à Gaza et 13 du côté israélien selon les sources israéliennes. Le 18 janvier, Israël proclame le cessez le-feu. Le même jour, le Hamas annonce une trêve et donne 7 jours à l'armée israélienne pour quitter Gaza, ce qui est fait dès le 21 janvier. Pendant les semaines qui suivent, les Palestiniens de Gaza continuent d'envoyer quelques roquettes plusieurs fois par semaine sur Israël dont l'aviation réplique en bombardant les tunnels palestiniens de contrebande avec l'Egypte.

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