Dr Mengele, l'Ange de la Mort

Josef Mengele est né le 16 mars 1911 à Guntzbourg en Allemagne et mort le 7 février1979 à Bertioga au Brésil. C'était un médecin nazi allemand actif notamment au camp de concentration d'Auschwitz, où il a participé à la sélection des déportés voués à un gazage immédiat et s'est livré sur de nombreux prisonniers à des expériences à prétention scientifique constituant des crimes de guerre.

Après la guerre, il ne fut jamais capturé et vécut 35 ans en Amérique latine sous divers pseudonymes, dont celui de Wolfgang Gerhard sous lequel il fut inhumé en 1979 au Brésil.


 En 1930, il commença ses études de médecine à l’université de Munich. Ce fut là qu’il va adopter l’idéologie national-socialiste, en partie par conviction (il détestait l’idéologie communiste) et par ambition (il était conscient que cela favorisera sa carrière). En mars 1931, il adhèrait à l’organisation des Casques d’Acier.



Mengele se concentra sur ses études d’anthropologie et de paléontologie autant que sur la médecine. L’aspect thérapeutique l’intéressait peu. Il se découvrit une véritable passion pour l’eugénisme, la recherche des causes génétiques des imperfections et des difformités humaines visant au perfectionnement de la race supérieure germanique. Il se passionna pour les conférences du docteur Ernst Rudin qui participera bientôt à l’élaboration de la loi visant à la stérilisation des individus atteints de tare héréditaire. Pour Mengele, certaines vies étaient tout simplement indignes d’être vécues, mais il était de la responsabilité des médecins de supprimer de telles existences pour protéger la race supérieure.


En 1935, il soutint avec succès sa thèse d’anthropologie qui portait sur l’ "Examen morphologique de la partie antérieure de la mâchoire inférieure dans quatre groupes raciaux". Il défendit l’idée qu’il était possible d’identifier les différentes races humaines par l’étude de la mâchoire. Ses conclusions, absurdes d’un point de vue scientifique, voulaient prouver la "supériorité" de l’Européen de type nordique, incarnation parfaite de la race aryenne. En 1936, il passa l’examen d’Etat de médecin et commença à pratiquer à l’hôpital universitaire de Leipzig.


En 1937, grâce à des recommandations, il fut nommé à un poste d’assistant de recherche à l’institut national-socialiste de recherche pour la pureté de la race à l’université de Francfort. Il devint l’assistant du professeur Otmar von Verschuer, chercheur eugéniste et ardent défenseur de la thèse de la supériorité de la race germanique. Ce fut avec une volonté de fer qu’il défendit les thèses de son mentor. Cette même année, il entrait au parti nazi. En 1938, il obtint son doctorat de médecine à l’université de Francfort. En tant qu’assistant de von Verschuer, il révisait les travaux des autres chercheurs. Au cours de ces recherches, il montrait un intérêt particulier à l’étude des jumeaux.
Entre 1940 et 1942, il servit dans la Waffen SS. Blessé sur le front de l’Est, il fut déclaré médicalement inapte au combat. Il fut promu Hauptsturmführer pour son brillant comportement au combat.



En 1943, il se porta volontaire pour servir dans un camp de concentration. Le 24 mai 1943, il fut affecté à Auschwitz-Birkenau en remplacement d’un médecin malade. Dès son arrivée, il se distingua des 23 autres médecins du camp. D’abord parce qu’il était décoré pour sa conduite au front et aimait porter ses médailles pour que cela se sache. Mais surtout, il déploya immédiatement une énergie meurtrière et un zèle hors du commun. Face à l’épidémie de typhus qui venait de se déclarer dans le camp de Tziganes, il donna l’ordre d’envoyer un millier de malades à la chambre à gaz. Pour ce fait, il fut récompensé le 30 mai 1943 en devenant médecin chef du camp des Tziganes dont tous les prisonniers furent gazés en 1944.



Dans le courant de l’année 1944, il devint médecin chef du camp de Birkenau. Il ne fut pas cependant le médecin chef général d’Auschwitz, rôle dévolu au SS-Standortartz Eduard Wirths. Ce fut pendant les 21 mois qu’il passa dans ce camp que Mengele acquit sa réputation et son surnom "d‘ange de la mort".
Bien sanglé dans son uniforme SS, souriant, sifflotant un air d’opéra, il accueillait les déportés à leur arrivée au camp de Birkenau. Pendant des heures, d’un geste de la main, il opérait la sélection des prisonniers. Mengele avait le droit absolu de vie et de mort. Il déployait une énergie et un zèle peu communs afin de remplir les chambres à gaz. Ceux qu’il n’avait pas envoyé à la chambre à gaz, il aimait s’en occuper personnellement. Les moyens qu’il utilisait sont variés : mort par balle, injection de produits toxiques (phénol, chloroforme, pétrole) dans le cœur. Son sadisme et sa cruauté n’avaient pas de limites.



Devant les yeux hagards des mères, il jetait les enfants vivants dans les flammes d’un bûcher. Il affaiblissait des jeunes femmes parfaitement saines par des prises de sang de plusieurs litres avant de les envoyer dans les fours crématoires. Les boiteux, les mal formés étaient systématiquement exterminés et leurs squelettes envoyés au musée d’Anthropologie de Berlin. Ils étaient une preuve incontestable de la dégénérescence des races non aryennes. Mengele, comme tous les médecins SS, pratiquait aussi de nombreuses expériences. Son obsession était de trouver le secret qui permettrait à toutes les allemandes de mettre au monde des jumeaux. Il les mettait dans des blocks à part.



Il les examinait, les mesurait, les tuaient pour disséquer leurs cadavres, sans jamais se départir de son calme souriant. Ces expériences n’apportaient rien, ne débouchaient sur rien, mais il les continait, dans une sorte de délire, d’obsession. Il faisait une sorte de catalogue des traits physiques mais n‘était aucunement un précurseur de la génétique.
C’était plutôt une sorte de collectionneur d’anomalies physiques. Son travail était financé par une subvention que von Verschuer avait obtenue du conseil de recherche allemand. Environ 1 500 jumeaux lui ont servi de cobayes humains. Moins de 200 survivront. Les comptes rendus de ses travaux étaient régulièrement envoyés au Kaiser Wihelm Institut à Berlin.



Les expériences de Mengele portaient aussi sur la stérilisation avec les rayons X, sur la transplantation de la moelle épinière, sur la castration ou le changement de sexe. Il s'intéressa à la couleur des yeux dans l’objectif de déterminer si elle pouvait être modifiée.
En janvier 1945, devant l’approche de l’Armée rouge, Mengele quittait Auschwitz avec sa concubine, une jeune juive. Il se rendit au camp de Gross-Rosen qu’il quitta en février. En juin 1945, déguisé en soldat de la Wehrmacht, il fut arrêté par les Américains sous le nom du docteur Fritz Hollmann et détenu dans un camp de prisonniers de guerre près de Nuremberg. Bien que SS, Mengele n’avait pas son groupe sanguin tatoué sur le bras. Les Américains le relâchent car ils ignoraient sa véritable identité.



Entre 1945 et 1951, il vécut dans la propriété de ses parents. Puis il se réfugia à Buenos Aires où il exerça la médecine sous son vrai nom. En 1959, Mengele décida de s’installer au Paraguay. En 1962, il partit au Brésil travailler dans un hôpital de l’Etat de Santa Catarina.
Poursuivi sans relâche par des vengeurs, par Simon Wiesenthal et la justice allemande, Mengele s’installera tour à tour en Argentine, au Brésil et au Paraguay au gré des circonstances. Il mourut en 1979. En 1992, des tests génétiques sur ses os prouvèrent son identité.

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