La paralysie du sommeil

La paralysie du sommeil est le terme employé à la fois pour décrire l'atonie musculaire normale qui apparaît naturellement lors du sommeil paradoxal mais aussi le trouble pendant lequel la conscience est maintenue alors que le corps se paralyse durant l'entrée dans le sommeil (paralysie hypnagonique) ou lorsqu'il reste paralysé au réveil (paralysie hypnopompique).


La paralysie normale du sommeil est due à des mécanismes dans le tronc cérébral, en particulier les neurones réticulaires, vestibulaires, et oculomoteurs, qui empêchent les mouvements corporels, bloquent l'influx sensoriel et fournissent au prosencéphale l'activité interne qui caractérise l'activité cérébrale pendant le sommeil paradoxal.

Pendant le sommeil paradoxal, phase pendant laquelle le cerveau est particulièrement actif, l'activité des muscles est bloquée, à part les muscles de la respiration, de la circulation sanguine et des mouvements oculaires rapides. Cela empêche que l'on vive physiquement les rêves, avec des mouvements induits qui pourraient s'avérer dangereux pour soi ou les autres.

Comme les yeux ne sont pas paralysés par ce système, cette exception a été employée pour montrer que le rêve lucide était un phénomène objectivement vérifiable.

Éveil pendant la paralysie du sommeil

Le trouble connu sous le nom de « paralysie de sommeil » peut se manifester aussi bien au moment de l'endormissement que du réveil. La personne est réveillée, mais se retrouve complètement immobilisée et ne peut même plus respirer profondément. Seules les paupières peuvent encore bouger. La paralysie du sommeil est souvent accompagnée d'hallucinations, ce qui la rend particulièrement angoissante pour la personne qui en fait l'expérience. La paralysie du sommeil dure entre quelques secondes et plusieurs minutes mais rarement plus de 10 minutes. La personne revient ensuite spontanément dans son état normal.

Causes possibles

On connaît peu de choses sur la physiologie du trouble de l'éveil pendant la paralysie du sommeil. Cependant, certains suggèrent que cela pourrait être lié à l'inhibition post-synaptique de motoneurones dans la région pontique du cerveau. En particulier, de bas niveaux de mélatonine peuvent stopper le courant de dépolarisation des nerfs, ce qui empêche la stimulation des muscles.

Solutions au trouble

Le fait de se concentrer sur les extrémités de son corps (le bout des doigts par exemple) et d'essayer de les faire bouger peut mettre fin à la paralysie. Mais en faisant disparaître la peur qui accompagne le phénomène, on fait aussi disparaître les expériences désagréables. En général, les épisodes de troubles se déroulent sur une période de temps limitée. Plus l'âge augmente et plus la probabilité de tels troubles diminue.

Apprendre à contrôler ses paralysies du sommeil

La paralysie du sommeil n'est pas obligatoirement un phénomène effrayant. Il semblerait que les sensations effrayantes, les hallucinations qu'expérimentent les personnes victimes d'une paralysie du sommeil ne viennent en fait que de leur état d'esprit. Le fait d'être paralysé provoque la panique et la panique déclenche des hallucinations désagréables. Plusieurs personnes étant victimes de paralysie du sommeil ont découvert qu'il était possible de contrôler les hallucinations durant une paralysie du sommeil. Il vous suffit d'imaginer par exemple que vous flottez à la surface d'un grand lac pour immédiatement sentir votre corps flotter dans de l'eau avec des sensations parfaitement reproduites. Chaque sensation imaginable peut-être ressentie pour peu que l'on garde son calme, sachant qu'une paralysie du sommeil ne représente aucun risque. Une paralysie du sommeil peut aussi conduire à un rêve lucide, c'est à dire un rêve où l'on sait qu'on rêve, dont il est alors possible de prendre le contrôle et où les sensations sont en général fidèles à la réalité.

Dans le folklore

Il a été établi que la paralysie du sommeil joue un rôle non négligeable dans la génération des témoignages d'enlèvements par les extraterrestres ainsi que dans d'autres événements en apparence paranormaux (visions de fantômes ou de démons par exemple).

Au Japon, la conscience pendant la paralysie de sommeil est désignée sous le nom de kanashibari (littéralement : « maintenu par une étreinte de fer », de kana : métal et shibaru : lier) ; en Chine, le phénomène est connu sous le nom de gui ya chuang « fantôme qui écrase [le dormeur contre] le lit » ; au Canada (Terre-Neuve), on parle de visite de la « vieille sorcière » (Ag Rog ou Old Hag) ; les Inuits appellent le phénomène augumangia en Inupik et ukomiarik en Yupik et l'attribuent aux esprits ; au Mexique, c'est la subida del muerto (le « mort qui monte dessus ») ; en Turquie, karabasan (le « gars noir ») ; en Algérie, on désigne ce phénomène sous le nom de jedma (« cauchemar ») ; au Maroc, on le désigne sous le nom de bough'tat (« celui qui te recouvre ») car on explique parfois le phénomène par la venue du « gars noir », très lourd, ou d'une vieille femme ou encore d'un djinn écrasant de son poids la poitrine du dormeur. Aux Antilles Françaises, c'est probablement l'origine de la croyance concernant les Dorlis, chiens volants qui peuvent pénétrer la nuit dans les cases pour épier et parfois violer les jeunes femmes (encore de nos jours on trouve des ciseaux disposés sur la porte pour s'en protéger). Dans les croyances russes traditionnelles, les symptômes de la paralysie de sommeil ont été attribués à la colère du domovoï, l'esprit de la maison, punissant des personnes pour mauvais devoir conjugal ou trahison.

Pendant l'époque médiévale de l'Europe, les attaques des victimes de la paralysie de sommeil ont souvent été expliquées par la présence de démons ou de sorcellerie. Le mot « cauchemar » (ou cauque-mar) viendrait de « caucher » signifiant presser, fouler ou s'accoupler et « mara » désignant un esprit de la nuit.

C'est aussi l'origine des légendes sur les incubes et succubes même si la composante sexuelle dans les hallucinations semble assez rare.

Reportage


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