La Mission Apollo 11

Le programme Apollo fut lancé par John F. Kennedy le 25 mai 1961, essentiellement pour reconquérir le prestige américain mis à mal par les succès de l'astronautique soviétique, à une époque où la guerre froide entre les deux superpuissances battait son plein. Ce programme spatial de la NASA fut mené durant la période 1961 – 1975 qui a permis aux États-Unis d'envoyer pour la première fois des hommes sur la Lune. Apollo 11 est la première mission spatiale à avoir conduit un homme sur la Lune. C'est la troisième mission habitée à avoir approché la Lune, après Apollo 8 et Apollo 10, et la cinquième habitée du programme spatial américain Apollo. La mission, dont le vaisseau a été lancé le 16 juillet 1969, emporte un équipage composé du commandant Neil Armstrong, du pilote du module de commande Michael Collins et du pilote du module lunaire Edwin « Buzz » Aldrin. Le 20 juillet 1969, Armstrong et Aldrin deviennent les premiers hommes à marcher sur la Lune.


L'équipage de la mission Apollo 11

Neil Armstrong (commandant de la mission)

Neil Alden Armstrong est né le 5 août 1930 à Wapakoneta dans l'Ohio. C'est le commandant de la mission Apollo 11. Neil s'intéresse à l'aviation dès son plus jeune âge, d'abord en pratiquant le modélisme, puis en passant son brevet de pilote pendant l'été 1946. En 1947, Armstrong a commencé à étudier l'aérospatiale à l'Université Purdue. L'appel de la marine est arrivé le 26 janvier 1949, et a exigé sa présence à la Naval Air Station Pensacola pour ses entraînements au vol. Cela a duré presque dix-huit mois, période pendant laquelle il s'est qualifié pour l'appontage à bord des porte-avions USS Cabot et USS Wright. Le 12 août 1950, il a été informé par lettre qu'il était désormais pleinement qualifié comme aviateur naval. En 1951, à 21 ans, il est pilote de chasse durant la guerre de Corée au cours de laquelle il effectuera 78 missions. Il quitte la marine le 23 août 1952 et devient lieutenant dans l'United States Navy Reserve. Après avoir obtenu son diplôme de Purdue, Armstrong a décidé d'essayer de devenir pilote d'essai. 
Armstrong a postulé à la High-Speed Flight Station de la National Advisory Committee for Aeronautics (NACA) — l'ancien nom de la National Aeronautics and Space Administration (NASA). LIl effectue son premier vol dans un avion fusée a été le 15 août 1957 avec le Bell X-1B, à une altitude de 18,3 km. En novembre 1960, Armstrong est choisi dans le cadre du projet X-20 Dyna-Soar, un avion militaire destiné à l'espace. En 1962, il vole avec le North American X-15-1 à Mach 5,74 (6615 km/h). Il devient de plus en plus enthousiasmé par le programme Apollo et la perspective de découvrir un nouvel environnement aéronautique. Le 16 mars 1966, il participe à la mission Gemini 8 en tant que pilote-commandant. Le 5 avril 1967, Armstrong est choisi parmi 17 autres astronautes pour faire partie de la mission Apollo. Basé sur le système de rotation normal de l'équipage, Armstrong devrait commander Apollo 11, ce qui fut confirmé le 23 décembre 1968. Le 21 juillet 1969 à 2 h 56 minutes UTC, en possant son  pied gauche sur la surface lunaire , il prononce les mots suivants : « That's one small step for  man, one giant leap for mankind » ce qui peut se traduire par « C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité ».

Edwin "Buzz" Aldrin (pilote du module lunaire)

Aldrin est né  le 20 janvier 1930 à Glen Ridge dans le New Jersey. Après avoir été diplômé de la Montclair High School, il entre à l'académie militaire de West Point, et en sort troisième en 1951 avec un Bachelor of Science.

En tant que pilote de jet, il participe à la guerre de Corée et, au cours de ses 66 missions de combat sur North American F-86 Sabre, il abat deux MiG-15. Après la guerre, il devient instructeur à la Nellis Air Force Base.

En 1963, il obtient un doctorat de science en astronautique au MIT (Massachusetts Institute of Technology) et est sélectionné en tant qu'astronaute par la NASA. Il participe au dernier vol du programme Gemini comme pilote, aux côtés de Jim Lovell, le 11 novembre 1966. En 1969, il prend part à la mission Apollo 11 au cours de laquelle il est le deuxième homme à marcher sur la Lune après Neil Armstrong. Il sera le seul astronaute à apparaître sur toutes les photos tirées sur la lune car c'est Armstrong qui possédait l'appareil. En enfilant sa combinaison, Aldrin casse le bouton-poussoir qui sert à l'activation du moteur d'ascension de la navette. Astucieusement, il le remplacera par un bouchon de stylo faisant office de poussoir, et le moteur put redémarrer pour le retour.

Michael Collins (pilote du module de commande)

Michael Collins est né le 31 octobre 1930 à Rome. Il arejoint la NASA en 1963 lors du troisième groupe de sélection des astronautes, et  effectue son premier vol spatial avec Gemini 10 en 1966. Lors de ce vol, Collins et son co-équipier John W. Young établissent un nouveau record d'altitude en vol, 765 kilomètres au-dessus de la Terre. Il  effectue également deux sorties extravéhiculaires lors de cette mission. Collins aurait dû participer à la mission Apollo 8, mais il souffrait de la colonne vertébrale, et bien qu'ayant été opéré, il dut rester au sol et fut remplacé par Jim Lovell pour Apollo 8.

En juillet 1969, il vole en tant que pilote du module de commande lors de la mission Apollo 11. Collins reste en orbite autour de la Lune dans le module de commande, tandis que ses co-équipiers Neil Armstrong et Buzz Aldrin alunirent et marchent sur la surface lunaire. À l'époque, il fut décrit comme « la personne la plus solitaire sur et en dehors de la planète » — quand le module de commande volait au-dessus de la face opposée de la Lune, il était à au moins 3 200 kilomètres de ses collègues astronautes, et à plus de 350 000 kilomètres du reste de la population terrestre.

Le décollage

Le 16 juillet 1969 à 13:32 UTC le lanceur Saturn V, pesant plus de 3 000 tonnes, décolle du complexe de lancement 39 de Cap Canaveral. Après une phase propulsée sans incident il se place en orbite basse autour de la Terre.

Le lanceur  Saturn V 

Saturn V a été utilisé par la NASA pour les programmes Apollo et Skylab entre 1967 et 1973, en pleine course à l’espace entre Américains et Soviétiques. Il s’agissait d’un lanceur à plusieurs étages, à ergols liquides, dernier né de la famille de lanceurs Saturn conçue sous la direction de Wernher von Braun au Centre de vol spatial Marshall (MSFC) à Huntsville en Alabama, en collaboration avec les sociétés Boeing, North American Aviation, Douglas Aircraft Company ou IBM comme principaux entrepreneurs. Saturn V reste, encore en 2010, le lanceur spatial le plus imposant qui ait été utilisé en opération, que ce soit du point de vue de la hauteur, de la masse au décollage ou de la masse de la charge utile injectée en orbite.


Mission Apollo 11, les premiers pas sur la Lune (87 min)



Saturn V, qui a été conçu pour lancer le vaisseau spatial habité Apollo permettant les premiers pas de l’homme sur la Lune, a continué son service en envoyant en orbite la station spatiale Skylab. En tout, la NASA lança treize fusées Saturn V, sans avoir à déplorer la moindre perte de charge utile. Les trois étages qui composaient Saturn V ont été développés par de nombreuses entreprises sous-traitantes sous pilotage de la NASA. Ces sociétés, suite à de multiples fusions et rachats, font aujourd’hui toutes parties du groupe Boeing.



Le trajet Terre-Lune

Le train spatial Apollo composé du troisième étage de la fusée Saturn, du Module de commande et de service (CSM) et du Module Lunaire (LEM) quitte l'orbite terrestre après y avoir stationné plus de 2 heures conformément au planning. Après un périple de près de 3 jours, le vaisseau Apollo se place en orbite lunaire. Le module lunaire Eagle, après avoir réalisé 13 révolutions autour de la Lune, se sépare du CSM désormais occupé par le seul Collins et entame sa descente vers le sol lunaire.



Atterrissage de Eagle



Le module lunaire se pose dans la Mer de la Tranquillité, après une approche en pilotage manuel prolongée. Le site prévu pour se poser est dépassé de 7 km à la suite de problèmes rencontrés durant la descente. Neil Armstrong a été gêné par des alarmes de l'ordinateur de bord qui gère le pilote automatique et assure la navigation. L'ordinateur qui a une puissance équivalente à celle d'une calculatrice bas de gamme des années 2000 (il dispose d'une mémoire morte de 36 864 mots de 16 bits et d'une mémoire vive de 2 048 mots), est saturé par des signaux en provenance du radar de rendez-vous conséquences d'une erreur de conception.


Le premier homme sur la Lune: 1969 - 2009



Accaparé par les alarmes, Neil Armstrong laisse passer le moment où, selon la procédure, il aurait dû exécuter une dernière manœuvre de correction de la trajectoire. Le LEM s'approchant d'un site encombré de rochers, Armstrong doit prendre le contrôle manuel du module lunaire et survoler à l'horizontale le terrain afin de trouver un site adapté à l'alunissage. Cette manœuvre entame dangereusement la faible réserve de carburant prévue : il ne reste plus que 15 secondes du propergol réservé à l'alunissage lorsque l’appareil peut enfin se poser à 4 miles du lieu prévu à l'origine. S'en suit alors une longue séquence avant la sortie des astronautes : listes de vérification, pose des combinaisons spatiales et vérifications, dépressurisation du LEM.

Sortie des astronautes

L'autonomie maximale des astronautes durant leurs sorties extra-véhiculaires est de 2 h 45 , limite imposée par les réserves d'oxygène et d'énergie électrique des combinaisons spatiales A7L. Armstrong effectue ses premiers pas sur la Lune le 21 juillet 1969 à 2 h 56 UTC (3 h 56 heure française) ou le 20 juillet 21 h 56 à Houston, devant des millions de téléspectateurs écoutant les premières impressions de l'astronaute. Celui-ci en posant le pied sur le sol lunaire lance son message resté célèbre « C'est un petit pas pour l'homme, mais un bond de géant pour l'humanité ». Buzz Aldrin le rejoint 15 minutes après.

La première tâche des astronautes est de recueillir des échantillons de roche lunaire : en cas de départ prématuré, les scientifiques à Terre pourront ainsi disposer d'éléments sur lesquels travailler. Ensuite les astronautes procèdent à l'installation des instruments scientifiques de Early Apollo Scientific Experiments Package. Parmi ceux-ci figurent :

► un réflecteur laser en aluminium. La perpendiculaire à ce réflecteur est orientée par les astronautes vers la Terre à 5° près et sera utilisée pour calculer la distance Terre-Lune depuis des observatoires terrestres ;
► un sismomètre dont la durée de vie sera de 21 jours.

Les astronautes récoltent 21,7 kg d'échantillons de sol lunaire, font de nombreuses photos et films du site d'atterrissage et plantent un drapeau américain. Ils reçoivent également un appel téléphonique du président des États-Unis Richard Nixon qui suit la retransmission télévisée depuis la Maison Blanche. La sortie extravéhiculaire dure 2h31 et environ 250 mètres sont parcourus par les astronautes. Lorsque Buzz Aldrin remonte dans le module lunaire, il casse par inadvertance dans l'habitacle étroit l'interrupteur permettant de mettre à feu le moteurs de l'étage de remontée du LEM. Comme il s'agit d'un bouton poussoir, il s'est servi de la pointe d'un stylo pour l'enclencher, et permettre aux deux astronautes de quitter la Lune.

Retour sur Terre

Le décollage depuis la Lune a lieu 124 h 22 après le début de la mission. Le drapeau américain planté trop près du LEM est couché par le souffle du décollage. Les astronautes sont restés 21 h 36 sur la Lune. Le LEM rejoint le module de commande et de service resté en orbite lunaire avec Collins à bord. Trois jours plus tard le vaisseau Apollo amerrit dans le Pacifique après avoir bouclé une mission d'une durée de 195h18. Les astronautes sont récupérés par le porte-avion USS Hornet. Ils sont mis en quarantaine pendant 21 jours, une pratique qui perdura pendant les trois missions Apollo suivantes, avant que la Lune ne soit déclaré stérile et sans danger de contamination.

Mystères d'archives : En direct de la Lune (25 min)







Le 21 juillet, la sonde soviétique Luna 15, qui devait aussi ramener des échantillons de Lune, s'écrase sur le sol lunaire après 52 révolutions autour de l'astre, témoignant de l'avance prise par les Américains dans la course à l'espace.

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