Le naufrage du Titanic
















Le naufrage du Titanic a mis fin à la traversée inaugurale du RMS Titanic, qui devait relier Southampton à New York. Il se déroule dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 dans l'océan Atlantique Nord au large de Terre-Neuve. Le navire percute un iceberg sur le flanc tribord le 14 avril 1912 à 23 h 40 et coule en moins de trois heures, à 02 h 20. Entre 1 491 et 1 513 personnes périssent, ce qui fait de ce naufrage l'une des plus grandes catastrophes maritimes en temps de paix et la plus meurtrière pour l'époque. De nombreuses personnalités décèdent durant le naufrage, parmi lesquelles Benjamin Guggenheim et John Jacob Astor IV.




Le Titanic est un paquebot transatlantique britannique de la White Star Line, construit sous l'initiative de Bruce Ismay en 1907, et conçu par l'architecte Thomas Andrews. Sa construction débute en 1909 à Belfast et se termine en 1912. C'est le plus luxueux et le plus grand paquebot jamais construit au moment de son lancement. Sa construction fait suite à celle d'un navire quasiment identique, l'Olympic Le Titanic est pourvu de seize compartiments étanches servant à protéger le navire d'avaries importantes. Les médias lui donnent ainsi une image de navire fiable, même si, contrairement à la légende diffusée après le naufrage, il n'a jamais été considéré comme insubmersible

Le naufrage a été un choc dans le monde entier, et notamment à New York et en Angleterre. Après le naufrage, plusieurs commissions d'enquête ont été menées et leurs conclusions ont servi à améliorer la sécurité maritime, notamment grâce à de nouvelles réglementations. Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer à la fois le naufrage et le nombre élevé des passagers à ne pas y avoir survécu. Le navire ne disposait pas de canots de sauvetage en nombre suffisant et l'équipage n'avait jamais été entraîné à gérer ce type d'événement. De ce fait, l'évacuation des passagers a été mal organisée et les canots ont été sous-chargés. Le comportement du commandant Edward Smith a aussi été dénoncé, notamment parce qu'il avait maintenu le paquebot à une vitesse trop élevée compte tenu des conditions de navigation. Les circonstances météorologiques et climatiques ont également joué un rôle déterminant.

Le 14 avril, alors que le Titanic a déjà parcouru 1 451 milles (2 335 kilomètres), le Caronia signale, vers 9 h 00, des glaces à 42°N, 49°O jusqu'à 51°O. En début d'après-midi, trois navires, le Baltic, l’America et le Noordam signalent des glaces à peu près au même endroit. En soirée, un cinquième navire, le Californian, envoie le même message mais l'équipage n'en tient pas compte et le paquebot est poussé à pleine vitesse, probablement dans l'objectif de battre le record de l’Olympic (ou tout simplement pour impressionner la presse). À 19 h 30, le paquebot reçoit trois nouveaux messages du Californian lui signalant de grands icebergs. À 21 h 40, alors que la température n'est plus que de quelques degrés, le Mesaba, envoie lui aussi un signalement de glaces mais ce dernier n'est pas remis aux veilleurs du nid-de-pie. À 22 h 00, les deux veilleurs en service sont remplacés par Frederick Fleet et Reginald Lee, la température extérieure devient nulle ainsi que celle de l'eau une demi-heure plus tard. À 22 h 55, le Californian, alors pris dans la glace à 20 milles au nord du Titanic, envoie un message à tous les navires alentour. Sur le Titanic, il est intercepté par l'opérateur radio qui répond « Dégagez ! Taisez-vous ! Je suis en communication avec Cape Race ! ». Une demi-heure plus tard, l'opérateur radio du Californian éteint son poste.


À 23 h 40, alors que le RMS Titanic avance à 22,5 nœuds (41,7 km/h), le veilleur Frederick Fleet aperçoit un iceberg droit devant à moins de 500 mètres et s'élevant à environ 30 mètresau-dessus du niveau de l'eau, il sonne la cloche trois fois et téléphone immédiatement à la timonerie. Le 6e officier James Paul Moody reçoit l'appel et transmet immédiatement le message au 1er officier William Murdoch, alors de quart. Celui-ci essaie de faire virer le navire vers bâbord, et donne donc l'ordre de mettre la barre à tribord : « Hard a'starboard » Cependant il existe un débat quant aux ordres exacts qui ont été donnés aux mécaniciens. Selon l'officier Boxhall, Murdoch a ordonné de mettre immédiatement les machines en arrière toute (« Full astern »), mais selon d'autres témoignages, Murdoch a fait stopper les machines. Le chef chauffeur Frederick Barrett déclare quant à lui que le transmetteur d'ordres indiquait « Stop ». Le personnel de la salle des machines témoigne également unanimement dans ce sens.


Environ 37 secondes plus tard, le navire vire mais heurte l'iceberg par tribord, le choc fait alors sauter les rivets et ouvre ainsi une voie d'eau dans la coque sous la ligne de flottaison. Les portes étanches sont alors immédiatement fermées par Murdoch afin d'éviter un envahissement plus important. Mais l'eau commence à remplir les cinq premiers compartiments du bateau. Or, le Titanic ne peut flotter qu'avec au maximum quatre de ses compartiments avant remplis d'eau. De plus, les cloisons ne couvrent pas toute la hauteur du navire. Ainsi, une fois les premiers compartiments pleins, ils vont se déverser dans les suivants. La proue commence dès lors à s'enfoncer (le navire prend une assiette négative). À 23 h 50, le niveau de la mer est déjà monté de 4 mètres à la proue, les cinq premiers compartiments étanches commencent à être inondés ainsi que la chaufferie no 5.


État des lieux

Le choc avec l'iceberg est perçu par le commandant Smith qui se trouve dans sa cabine. Il se rend alors immédiatement sur la passerelle et se fait informer de la collision par Murdoch. Il ordonne alors de stopper les machines et envoie le 4e officier Joseph Boxhall s'informer des dégâts. Cependant l'officier qui fait une inspection rapide ne remarque rien et rassure le commandant. Ce dernier demande pourtant une inspection plus détaillée au charpentier qui découvre une voie d'eau.

Le commandant fait alors appel à Thomas Andrews, l'architecte du paquebot, et les deux hommes partent faire leur inspection. Ils découvrent que la salle de tri du courrier est inondée. Andrews comprend alors que cinq compartiments sont déjà envahis, ce qui condamne le navire. Il établit alors un pronostic, le navire coulera dans une heure ou deux tout au plus. À 00 h 05, le court de squash, 10 mètres au-dessus de la quille, est sous l'eau. À 00 h 20, l'eau envahit déjà les quartiers de l'équipage à l'avant du pont E.



Signaux de détresse

À 00 h 15, le premier appel de détresse est envoyé en signal CQD(Come Quickly Danger) par TSF. À 00 h 45 le signal CQD est transformé en SOS et le RMS Carpathia, un navire ayant capté le signal de détresse fait route à toute vapeur, mais ce navire est lent (voguant généralement à 15 nœuds, il bat ses records cette nuit là en atteignant 17,5 nœuds, mais reste bien plus lent que les autres navires) et la présence de glaces le ralentit encore plus.

Divers navires ont apparemment aperçu ou entendu ces signaux. Effectivement, un officier de quart aurait aperçu les fusées de détresse du Titanic mais n'en a pas compris leur signification d'urgence. Sur le Californian, l'opérateur radio est parti se coucher peu avant l'instant où le message de détresse du Titanic a été envoyé. Parmi les navires ayant bien reçu le SOS, l’Olympic (bateau jumeau du Titanic) se trouve à plus de 500 milles (926 km) et il lui est de fait impossible d'arriver à temps, le Mount Temple se trouve à 49 milles (95 km), le Frankfurt à 153 milles (285 km), les navires Birma, Baltic et Virginian sont respectivement à 70, 243 et 170 milles, le Carpathia étant seulement à 58 milles (107 km), c'est lui qui tente de porter secours au Titanic.
À intervalles réguliers et ceci jusqu'à 1 h 40, des fusées de détresse sont envoyées. Il en est de même pour les SOS qui sont envoyés jusqu'à 2 h 17.

À 00 h 05, le commandant fait rassembler l'équipage et enlever les tauds des embarcations. Pendant ce temps, en première classe, seuls quelques passagers se sont rendu compte que le navire avait stoppé ses machines. Les stewards passent alors dans les cabines pour inviter les passagers à mettre des vêtements chauds et un gilet de sauvetage puis leur demandent de se rendre sur le pont des embarcations. Afin de rassurer les passagers, l'équipage leur assure qu'il s'agit d'un exercice. Seuls quelques passagers se dirigent vers le pont des embarcations pour monter dans un canot. Et la majorité ne s'inquiète pas et reste un long moment à l'intérieur du navire.


Lent début d’évacuation
















À 00 h 25, l'ordre est donné de faire monter les femmes et les enfants en premier dans les canots de sauvetage. Au même moment l'orchestre se met à jouer à l'avant du pont des embarcations sur ordre du commandant Smith qui veut ainsi éviter tout début de panique. Malgré cela l'évacuation est très lente, la majorité des passagers refusant d'embarquer, ne croyant pas à la réalité du naufrage. Il y a vingt canots à bord du Titanic pour une capacité totale de 1 178 personnes contre 2 200 personnes à évacuer sur le paquebot. Les canots numérotés 1 et 2 peuvent contenir 40 personnes, et ceux numérotés de 3 à 16 ont une capacité de 65 personnes. Le navire possède également 4 canots repliables identifiés par des lettres et pouvant contenir 47 personnes.

À 00 h 45, la première fusée de détresse est envoyée, et le canot no 7 est affalé à tribord avec 28 passagers pour 65 places. Ce canot comprend pourtant beaucoup de passagers masculins, en effet William Murdoch autorise des hommes à embarquer pour compenser le faible nombre de passagers acceptant de monter dans un canot. Les officiers s'occupent de faire monter les femmes et les enfants en priorité dans les canots, les 1res classes étant bien évidemment avantagées pour obtenir une place.

Accélération du départ des canots

À partir de 1 h 15 l'eau commence à envahir la proue du navire et les passagers, qui étaient alors incrédules, commencent à se résoudre à la réalité du naufrage, ainsi l'évacuation s'accélère à partir de cette heure là. De plus, les passagers de 3e classe commencent à arriver en nombre sur le pont des embarcations. À bord du canot no 14, le 5e officier Lowe tire trois coups de feu en l'air pour dissuader les passagers de plus en plus paniqués qui tentent de monter de force à bord. À 1 h 35, les canots no 13 et no 15 sont affalés simultanément à tribord avec 64 et 65 passagers à bord. Ces canots sont les deux seuls à être chargés à leur pleine capacité.
À 1 h 40, le canot pliable C est correctement mis à la mer à tribord avec 40 personnes à bord contre 47 possibles. Le président de la White Star Line et exploitant du Titanic, Bruce Ismay, prend place à bord de ce canot tout juste avant qu'il soit affalé. Enfin à 2 h 05, le canot pliable D est le dernier mis à la mer avec succès contenant 24 personnes à son bord.

Derniers moments

Aux alentours de 2 h 15 l'eau envahit l'avant du pont des embarcations et la passerelle de navigation. Les canots s'éloignent du navire et des personnes nageant dans l'eau les rejoignent. Une trentaine de personnes, en majorité des membres d'équipage monte sur la coque du canot B , parmi lesquels le 2e officier Charles Lightoller et Archibald Gracie. Une vingtaine de personnes atteint le canot A, et plusieurs meurent de froid durant la nuit. En effet ce canot est rempli d'eau jusqu'aux bancs de nage.


À 2 h 10, le commandant relève les opérateurs radio Jack Phillips et Harold Bride de leur fonction. Le commandant retourne sur la passerelle, l'orchestre s'arrête de jouer juste avant la chute de la cheminée avant. Peu après, la grande verrière se brise en entraînant la destruction de l'escalier d'honneur et donnant accès à l'eau à toutes les pièces de l'avant. À 2 h 18, les lumières du Titanic clignotent une dernière fois puis s'éteignent. Un instant plus tard, le paquebot se brise en deux entre la troisième et la quatrième cheminée. Alors que la partie avant coule, la partie arrière flotte pendant quelques instants et se remplit d'eau lentement jusqu'à ce qu'elle sombre à son tour 2 heures et 40 minutes après la collision. La température de l'eau est alors de -1 ou -2 °C.

Les cris d'agonie poussés par les naufragés sont largement audibles par les vingt canots situés aux alentours. Et dans plusieurs canots éclatent des débats sur la nécessité de revenir sur les lieux du naufrage.


Sauvetage

Beaucoup plus tard, à 3 h 30, les passagers des canots aperçoivent les feux du Carpathia, ainsi que les fusées bleues lancées par ce dernier. Quelque 40 minutes plus tard, le premier canot, le no 2, est récupéré par le navire d'assistance. Pendant ce temps-là, la situation des canots A et B est précaire. Les rescapés à bord du second, se trouvant sur la coque du canot, doivent se tenir debout pour éviter un chavirage. Ils embarqueront finalement dans les canots no 12 et no 4 venus à leur rescousse.

À 5 h 30, le Californian prévenu par le Frankfurt arrive sur les lieux du désastre. Le canot no 12, surchargé, est le dernier récupéré à 8 h 30. Le deuxième officier Charles Lightoller est le dernier à monter à bord. Le Carpathia met ensuite le cap vers New York à 8 h 50, et Joseph Bruce Ismay télégraphie à la White Star Line la nouvelle du naufrage du RMS Titanic.

BILAN

Dans un premier temps, la presse annoncera que tous les passagers ont été sauvés. Pourtant le naufrage du Titanic a fait environ 1 500 morts, les chiffres variant entre 1491 et 1513 tués. On compte donc environ 700 rescapés. Les membres d'équipages sont les plus touchés puisque 76 % d'entre eux sont morts. Également 75 % des troisièmes classes ont trouvé la mort. Certains d'entres eux ont été retenus au début du naufrage par des grilles fermées par l'équipage. Les deuxièmes classes sont victimes du naufrage pour 59 % d'entre eux. La grande majorité des femmes est rescapée, alors que les hommes de deuxième classe sont encore plus touchés que ceux de troisième classe. Quant aux passagers de première classe, 60 % sont au nombre des rescapés. La quasi-totalité des femmes a survécu, et un tiers des hommes, ce qui est largement supérieur à toutes les autres classes. Ce dernier fait est dû au choix du 1er officier William Murdoch, qui accepte que de nombreux hommes montent dans les premiers canots. À ce moment-là, les seuls passagers présents sur le pont des embarcations sont de première classe.


D'une façon plus générale, la principale différence se situe entre les hommes et les femmes. Seules 25 % des femmes sont mortes durant le naufrage contre 82 % des passagers masculins. Les enfants (- 12 ans) sont davantage victimes que les femmes, 53 des 109 enfants à bord étant morts. Les enfants de deuxième classe sont tous rescapés, et la mort d'un enfant de première classe s'explique par le refus de ses parents d'embarquer dans un canot. Au contraire, la grande majorité des enfants de troisième classe a été victime du naufrage. Certaines familles sont totalement anéanties, notamment la plus nombreuse voyageant à bord, composée de 11 membres, un couple et leurs 9 enfants âgés de 4 à 20 ans.

Posted by OMEGA-PROJECT |