Le Saint-Suaire

L'expression « Saint-Suaire » désigne, pour les chrétiens, un linge qui a recouvert le visage de Jésus de Nazareth, ou bien le linceul qui a servi à envelopper son corps après la mort, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs, avant de le déposer au tombeau selon le Nouveau Testament.

Très tôt, des linges assimilés à cet événement sont devenus l'objet d'un culte. Dans l'Histoire, l'Église n'a pas toujours reconnu l'authenticité de ces reliques ; cela fut fonction des époques et des personnalités concernées. Par exemple, dans le cas du suaire de Turin, les deux évêques successifs de Troyes, auxquels la relique fut présentée en premier lieu, déclarèrent qu'il s'agissait d'un faux et interdirent son exposition.

L'Église catholique, propriétaire du linceul de Turin, ne s'est jamais prononcée officiellement sur l'authenticité ou non du drap considérant que celui-ci n'ajoutait rien à la foi chrétienne. Elle a toutefois accepté les résultats de la datation par le carbone 14 effectuée en 1988, qui conclut à un âge médiéval (1260-1390). Cette datation a été très rapidement contestée, tant sur la validité de l'échantillon que sur le principe et la méthode de datation par le carbone 14 pour une telle pièce. La possibilité d'une falsification des analyses est aussi évoquée mais a moins de défenseurs.

Aujourd'hui, l'intérêt pour le suaire de Turin demeure : bien que de bons résultats expérimentaux aient été obtenus par nombre de chercheurs, dans le sens où, à première vue, l'image, généralement limitée au visage, est similaire à celle du linceul, à ce jour aucun essai n'a pu reproduire toutes les caractéristiques de l'image formée sur le drap. En 1998, Jean-Paul II a qualifié le linceul de « provocation à l'intelligence » et a invité les scientifiques à poursuivre leurs recherches.

Le suaire de Turin fait l'objet de débats très approfondis et parfois houleux entre scientifiques, historiens, croyants, vulgarisateurs, concernant les nombreux domaines d'étude auxquels cet objet se rapporte. Ces débats portent sur la datation par le carbone 14, mais aussi sur son histoire avant 1357, sur la présence de sang et ses conséquences, sur les inscriptions antiques présentes sur le linceul, sur la présence de pièces de monnaie, sur l'étude des pollens, sur les conditions de restauration, et plus généralement sur la possibilité de reproduire avec toutes ses caractéristiques le linceul.

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