Les Agroglyphes (Crop Circles)






















 Le terme agroglyphe est un néologisme synonyme de crop circle parfois traduit de l'anglais par cercle de culture ou cercle de récolte. Un agroglyphe est une zone, dans un champ de blé ou d'autres céréales similaires, où certains épis ont été recourbés ou couchés pour former diverses formes géométriques, certaines en trois dimensions et d'autres en deux. Ces formes vont du simple cercle de quelques mètres de diamètre à la composition de plusieurs centaines de mètres impliquant de nombreuses sections.


L'explication de la formation de ces figures est très controversée. L'explication la plus simple, celle défendue par le scepticisme scientifique, est une action humaine délibérée : les agroglyphes sont une production artistique humaine, similaire du point de vue de la démarche aux graffitis que l'on trouve sur les murs de nos cités. Dans ce contexte, la méthode de réalisation utilise un ou des plans sur papier et des moyens de report sur le terrain comme des cordes, pieux, décamètres ainsi que des planches ou rouleaux pour abaisser les tiges. Un très grand nombre d'agroglyphes ont été produits selon ces procédés, prouvant leur faisabilité. D'autres explications continuent à être avancées, certains faisant intervenir des ovnis ou des « manifestions d'énergie » dans la création d'agroglyphes.



Origine du phénomène des agroglyphes

Cette gazette anglaise du XVIIe siècle serait la plus ancienne représentation d'un agroglyphe. Elle contiendrait un témoignage du 22 août 1678 décrivant le travail du diable qui « a dédaigné de faucher l'avoine comme on le fait d'habitude, et l'a coupée en cercles ronds, et placé chaque fétu de paille avec une telle exactitude qu'il aurait fallu plus d'un Âge à n'importe quel vitille pour exécuter qu'il a fait cette nuit-là ».

Les premiers agroglyphes sont apparus dans le sud de l'Angleterre (Hampshire, Wiltshire et contrées avoisinantes) au milieu des années 1970. Au fil du temps, en même temps que le nombre des crop circles croissait, les motifs sont devenus de plus en plus complexes (les premiers agroglyphes étant de simples disques, tandis que certains de ceux apparus dans les années 1990 et 2000 à Auxerre près de l'autoroute A6, furent très élaborés : messages verbaux, signes iconiques, dessins d'objets manufacturés). Évolution aussi de la distribution géographique, le phénomène sortant de son aire d'origine. Toutes ces transformations suggèrent clairement que le rôle des articles de journaux et reportages télévisuels sur le sujet, qui se sont multipliés vers la fin des années 1980, a été important dans la création même du phénomène.

Les premiers agroglyphes connus ont été créés par deux fermiers du Wiltshire (Angleterre) : Doug Bower et Dave Chorley. Dans la région d'Avebury, district de Marlborough, on peut entendre deux sons de cloche concernant ces personnages : certains pensent que ces deux fermiers sortaient la nuit, munis de cordes et de planches, pour tracer ces étranges cercles dans les champs de blé, de lin ou de colza. Une autre frange de la population aime à prétendre que Doug et Dave étaient seulement deux illuminés portés sur la boisson, revendiquant ces phénomènes comme leurs sans pouvoir le prouver — elle aime ainsi à prétendre que « le mystère reste entier ». L'un des principaux problèmes étant que leur méthode ne leur aurait pas permis de coucher les plantes les plus fragiles sans les briser. Or, l'une des caractéristiques des agroglyphes est justement qu'aucune tige n'est brisée.



Certains fermiers, « victimes » d'un agroglyphe, ont crié et crient encore au vandalisme, allant parfois jusqu'à saccager eux-mêmes leurs récoltes pour empêcher les touristes de mettre les pieds dans leurs champs. D'autres en revanche ont décidé de faire payer l'accès à leurs sites, et les visiteurs se fendent volontiers d'une livre ou deux.

Il existe plusieurs groupes artistiques créant des agroglyphes et donnant des preuves qu'ils en sont bien les auteurs ainsi que des explications sur la manière dont ils sont créés.

Par ailleurs, des médias, à grand renfort de publicité, ont fait réaliser à leur compte maints agroglyphes ou autres motifs :

* le quotidien The Sun commanda un agroglyphe circulaire géant faisant la publicité des Jeux Olympiques de Londres 2012 décoré des cinq anneaux entrelacés traditionnels, le piquant de cette pub ayant été de l'avoir réalisée sur le sol français, en plein jour, par une équipe de six « faiseurs de cercles » britanniques. Durée de la réalisation : sept heures suivi de leur retour à Londres avant le coucher du soleil ;
* la chaîne de télévision britannique Sky One fit réaliser un sudoku géant dans une pâture, avec des tarpaulins blancs et des feuilles de plastique (donc pas un véritable agroglyphe). Sky One a proposé au public de résoudre le jeu et le gagnant a reçu de la chaîne une récompense de 5 000 livres (9 000 €)



Il existerait également des indices d'agroglyphes antérieurs à 1978. Dès les années 1960, des agroglyphes seraient également apparus en Australie. Au Canada, un fermier de Duhamel, Alberta, a trouvé des cercles de récolte le 5 août 1967 ; pendant les semaines précédentes, plusieurs personnes avaient déclaré qu'ils avaient vu des ovnis. Au ministère de la Défense nationale, ce dossier reste « non résolu ».On retrouverait aussi des témoignages de formes étranges dans les champs en Hollande ou en Angleterre dès le XVIIe siècle, telle la représentation d'un « diable faucheur » dans une gazette anglaise de l'époque (source précise). Cet unique témoignage n'est toutefois pas aussi probant qu'il peut sembler au premier abord : le terme « faucheur » semble bien montrer que le blé a été « coupé », et non « couché » (on serait donc en présence d'un simple vol, et non d'un agroglyphe, qu'il soit artistique ou occulte).

On note l'existence d'un site spécialisé dans la création d'agroglyphes, avec un manuel en ligne : circlemakers. Le site du Committee for Skeptical Inquiry (CSI) met également également en ligne des articles consacrés au agropglyphes.

Hypothèses alternatives

Certaines personnes estiment que les agroglyphes, ou du moins certains, ne peuvent pas être des fabrications humaines. Ainsi, les motifs les plus complexes ne pourraient pas, de leur point de vue, avoir été réalisés de façon secrète et dans la durée d'une seule nuit par un simple groupe de plaisantins, même organisés ; de plus, certains débris causés par des radiations seraient selon elles très difficiles à reproduire. Elles tentent aussi d'argumenter en faveur de l'ancienneté des agroglyphes. De plus, sur certains agroglyphes, comme le souligne Nancy Talbott, les plantes subiraient des modifications étranges : des graines n'ayant pas germé pousseraient cinq fois plus vite, d'autres plantes seraient stérilisées.

Plusieurs théories pour expliquer l'origine non humaine (naturelle, surnaturelle, extraterrestre) de ces agroglyphes ont été avancées depuis les années 1960. Au début du phénomène, deux hypothèses s'affrontaient : l’« hypothèse naturelle » et l’« hypothèse d'une cause ufologique ». De nombreux groupes marginaux proposent leur propre explication du phénomène, en accord avec leurs croyances, la plupart sans une réelle méthodologie ou rigueur d'analyse. En effet, seule une approche scientifique rigoureuse (à l'instar d'une enquête policière sur la scène d'un crime), portant non seulement sur le relevé des indices physico-chimiques sur le terrain et particulièrement sur les indices communs à un grand nombre d'agroglyphes, mais aussi sur l'inventaire géographique, et dans le temps, des phénomènes recensés. Seule une telle méthodologie pourrait permettre de trancher en faveur d'une des quatre hypothèses émises à ce jour (humaine, naturelle, surnaturelle, extraterrestre). Le placement de caméras de surveillance dans les zones les plus concernées par ces phénomènes (tel le Wiltshire en Angleterre) devrait également permettre d'avancer dans cette investigation.

Il existe encore une théorie selon laquelle certains agroglyphes auraient une origine humaine par le biais d'expériences militaires sur des technologies à base d'émission de micro-ondes. La source de ces technologies pourrait à son tour être d'origine aliénogène ou humaine, dans ce dernier cas fruit de recherches qui seraient menées secrètement par des organismes gouvernementaux.

Phénomène naturel

Plusieurs théories ont été émises attribuant aux agroglyphes une origine naturelle (tourbillons de vent, « éclairs en boule », vortex de plasma, etc.). On pense entre autres à des champs magnétiques. Cette hypothèse a été avancée pour plusieurs raisons : des personnes peuvent se sentir mal sur un crop circle, avoir des maux de tête ou des nausées. De plus, certains appareils électroniques sont défaillants. Enfin, on mesure aussi sur certains crop circles des champs magnétiques plus élevés que la normale. Cependant cette hypothèse — outre qu'elle laisse dans l'ombre la nature et le mode d'action des mystérieuses forces à l'œuvre — perd toute vraisemblance au regard de la perfection et de la complexité des formes géométriques produites par le phénomène, lequel se caractérise tant par des formes circulaires ou elliptiques, généralement multiples et symétriques, que par des motifs radiaux ou angulaires, parfois symétriques, parfois asymétriques.

Origine extraterrestre

Parmi les groupes les plus assidus à l'étude de ces phénomènes, le BLT Research Team, Inc., du nom de ses trois initiateurs, John Burke (homme d'affaire new yorkais), Wm.C. Levengood (biophysicien du Michigan) et Nancy Talbott (productrice de musique collaborant par ailleurs à l'université du Maryland et au Harvard College). Les chercheurs de ce groupe auraient découvert des isotopes radioactifs rares dans les agroglyphes, ils auraient aussi trouvé des modifications structurelles profondes dans les nœuds des plantes tressées (et non simplement couchées) et ont fait germer des graines extraites de celles-ci. Il faut ajouter que la complexité des motifs est en constante évolution.
On peut également établir un rapprochement possible avec les oeuvres retrouvées en Amérique du sud sur les terres des civilisations précolombiennes. Ces oeuvres, représentant des formes géométriques pour certaines, des animaux pour d'autres (un rapace pour l'une d'entre elle), sont constituées uniquement de traçage au sol, dans la terre grâce notamment à la disposition de pierres, et sont établies sur de très grandes superficies. On pense aujourd'hui que les civilisations de l'époque auraient eu beaucoup de difficultés à les constituer de part leur tailles (visibles uniquement du ciel). Certaines personnes émettent l'hypothèse de piste d'atterrissage en vue d'arrivées extraterrestres. Cela reste du domaine de l'hypothèse. Ces dessins ont survécu au temps et sont toujours visibles aujourd'hui. Certaines personnes interprètent les agroglyphes d'origine inconnue (naturelle, extraterrestre etc...) comme une mandala qui montre un mouvement d'énergie.[réf. nécessaire]

Boules de lumière

W. C. Levengood et N. P. Talbott défendent l'hypothèse selon laquelle les agroglyphes sont réalisés par des « boules de lumière » (en anglais Balls of light), qui sont à mettre en relation également avec les phénomènes de Foo fighters. Selon eux, de telles boules de lumières émettraient des micro-ondes qui réaliseraient la forme dans les blés. L'origine de ces boules n'est pas précisément définie.

Dans un article de 1999, Levengood et Talbott prétendent que les blés ont été irradiés. E. H. Haselhoff (2001) propose dans la foulée un modèle physique explicatif.


Joe Nickell, membre du Committee for Skeptical Inquiry, a mis en question la fiabilité de ces résultats : l'analyse n'avait pas été faite en double-aveugle et il semblerait que les laboratoires ne puissent pas distinguer les épis de blé qui proviennent des agroglyphes de ceux qui n'en proviennent pas, si on ne leur donne pas l'information avant toute analyse. De plus, le modèle de Haselhoff (2001) n'explique pas comment les micro-ondes coucheraient les épis de blé ni comment ils traceraient la forme de l'agroglyphe dans le champ, mais seulement une possible différence de longueur entre les épis.

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