Les prophéties de Nostradamus

Michel de Nostredame, dit Nostradamus, né le 14 décembre 1503 à Saint-Rémy-de-Provence, et mort le 2 juillet 1566, est un apothicaire français (espèce d’épicier se spécialisant dans les produits pharmaceutiques). Selon bien des sources, il aurait été médecin aussi, bien que son expulsion de la faculté de médecine de Montpellier témoigne qu’il n’ait pas été possible d’être les deux à la fois. Pratiquant l'astrologie comme tous ses confrères à l'époque de la Renaissance, il est surtout connu pour ses prédictions sur la marche du monde.

La première édition des Prophéties est de 1555. Plusieurs éditions sont considérées comme piratées ou antidatées, mais on admet en général que l'édition (augmentée) qui porte la date de septembre 1557 fut réellement publiée du vivant de Nostradamus. L'existence d'une édition de 1558 est moins sûre, aucun exemplaire n'ayant survécu. Le livre est partagé en Centuries, une centurie étant, théoriquement, un ensemble de cent quatrains. La septième centurie resta toujours incomplète. La première édition, pleine de références savantes, contient 353 quatrains prophétiques, la dernière, publiée deux ans après la mort de Nostradamus, 942 – soit 58 quatrains de moins que les 1000 qu'il avait annoncés (« parachevant la milliade »).
Une première cause de divergence entre interprètes est qu'en raison des méthodes de composition des imprimeurs du XVIe siècle, les éditions et même les exemplaires particuliers de ces éditions diffèrent tous ou presque, et ne garantissent aucune conformité parfaite avec le texte manuscrit original (perdu depuis lors). Pour ajouter à la difficulté, des quatrains (comme par exemple 10,72, qui indique une date précise) font l'objet de désaccords entre les exégètes, notamment quant au sens des mots.
La seconde cause de divergences entre les interprètes tient à Nostradamus lui-même. Son style obscur et son vocabulaire, mélange de français moyen, de latin, de grec (très peu ; voir par exemple le quatrain IV, 32) et de provençal, donnent aux exégètes une grande liberté d'interprétation. Nostradamus, peut-être pour ajouter du mystère à ses quatrains, a employé toutes sortes de figures littéraires. Mais la raison principale de ce style nébuleux serait, si on l'en croit, le désir d'assurer la pérennité de l'œuvre. Nostradamus assure cependant qu'un jour le monde verra que la plupart des quatrains se sont accomplis, ce qui laisse entendre qu'ils seront compris clairement par l'humanité.
En attendant, tout évènement cadrant, a posteriori, avec l'une des multiples interprétations possibles d'un quatrain est présenté comme l'interprétation juste - plusieurs interprétations d'une même prophétie cohabitant parfois chez le même exégète. Un bon nombre des interprètes (surtout les sensationnalistes et les amateurs) qui croient à la prescience de Nostradamus semblent persuadés qu'il a surtout parlé de leur époque.

 Les méthodes divinatoires de Nostradamus

Nostradamus affirmait volontiers avoir appliqué toute une série de procédés divinatoires, parmi lesquels la "fureur poëtique", ou le "subtil esprit du feu" de l'oracle de Delphes; l'eau de l'oracle de Didymes ; l'astrologie judiciaire (l'art de juger de l'avenir d'après le mouvement des planètes, mais Nostradamus se disait 'astrophile' plutôt qu'astrologue); les sacrées Écritures, ou les "sacrees lettres" (bien qu'il n'ait probablement pas possédé une Bible telle quelle, interdite à l'époque aux laïques : il en aurait utilisé des extraits trouvés dans Eusèbe, Savonarole, Roussat et le Mirabilis liber); "la calculation Astronomique", ou la "supputation des ages", selon de prétendus cycles datant d'Ibn Ezra et de bien avant (Nostradamus prétend arrêter ses prédictions à l'an 3797); et le songe prophétique ou l'incubation rituelle.
Il est cependant douteux qu'il ait vraiment utilisé ces procédés, car il semble se contredire là-dessus (par exemple en rattachant une même prophétie à plusieurs procédés), et il est plus probable que sa méthode principale était la projection dans le futur de prophéties préexistantes et de récits historiques, méthode dont il ne dit presque rien, mais dont l'existence est rendue quasi certaine par un nombre considérable de rapprochements faits depuis le 18e siècle jusqu'à nos jours.

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